Glossaire (suite 2)

SARA : La vierge noire des Saintes Maries de la Mer. Qui ne s’est plongé dans la crypte de l’église des Ste Maries un après-midi caniculaire du mois d’aout ne peut pas s’imaginer ce que l’on ressent face à elle. Environnée de centaines de bougies allumées, le regard de cette petite statue burinée et recouverte de dizaines de capes scintillantes vous perce le cœur.

Glossaire (suite)

FLAMANT ROSE : Symbole pour moi de l’équilibre ; perché sur une patte. Animal esthétiquement aboutis. Tout en courbe, semblant suspendu au-dessus de l’eau, nuancé de rose, de noir et de blanc. Il est le baromètre de l’état de la nature. De ce fait, il parle aux hommes.

Glossaire des taureaus roses

QUIDAM : Les petits quidam qui hantent les panneaux. Petits personnages sans yeux, sans bouche, sans oreille. Ils peuplent le monde comme nous ; ils consomment comme nous ; ils vivent, se déplacent comme nous ; ils se dépensent et dépensent comme nous. Ils entendent sans écouter, ils voient sans regarder et ils ne réagissent pas à ce qui se passe à côté d’eux. Ne se sentent pas concernés comme la plupart d’entre-nous. On dirait qu’ils sont là pour meubler. Cela n’est pas faux…

La série complète de petits formats,juste pour le plaisir !

"MADAME" Fanfonne Guillerme

XXIII ) Fanfonne GUILLERME (encre indienne sur papier)50X65

Je vois les cornes de la lune entre les pins
Les taureaux rassasiés s’échelonnent le long de la sente,
Et moi, dès souper, je dormirai dans la paille,
Car l’aube, en cette saison, blanchit de bon matin.
« Les chants palustres » Joseph d’Arbaud

Avertissement :
Tout en sachant que cet extrait de poème est tiré d’un roman de Joseph d’Arbaud, la bête du Vaccarès, introuvable en librairie, édité en 1926, une mine sur la vie des gardians, manadiers, taureaux, la Camargue quoi ! Et oh ! (mauvaise) surprise, préfacé par Charles Mauras, ce journaliste-écrivain-royaliste auteur de pas mal de torchons et qui ne s’est pas privé d’arroser largement d’eau de Vichy son Pastis provençal dans les années 40.

XXII ) AUTO-PORTAIT DE MA MAIN GAUCHE (encre indienne sur papier)50X65

Ceci est un récapitulatif de tout ce qui a été présenté jusqu’à maintenant. Tout ces motifs qui nourrissent ces panneaux sont répertoriés, classés pour ressortir à la demande, à volonté.
Toute cette production n’aura été possible qu’à cause ou grâce à ma main gauche. C’est donc, en quelque sorte, un hommage qui, là, est rendu à une part de mon intégrité disparue.
Les marguerites ne sont là que, comme chacun sait et comme le langage des fleurs nous l’indique clairement, pour combattre la fatalité, et puis… avec des fleurs, c’est plus joli.

Aujourd'hui, c'est mon jour de bonté,deux à la fois.

XX et XXI ) DES FLAMANTS (encre indienne sur papier)50X65

Un bec trop gros, un cou trop long, des pattes trop maigres, la moitié de sa vie la tête dans une eau pas très claire.
Cet animal est « trop ». Et pourtant,
Il vole au-dessus des frontières, il dort en équilibre sur une patte (essayez juste une fois !), mais surtout il est rose, rose et noir, rose et blanc, rose Barbie, rose comme la reine des fleurs, rose comme une fille, rose crevette, rose tendre, rose à tomber parterre. Il se joue du miroir des étangs pour multiplier son image.
Il se passe quelque chose de bizarre. Quand l’Homme regarde un flamant. L’Homme a l’envie de remiser sa mitrailleuse lourde dans le grenier de son grand-père et d’aller acheter le dernier cri des numériques avec le zoom qui va bien.
En plus, le flamant ne mange que des crevettes et quelqu’un qui aime les fruits de mer à ce point ne peux pas être foncièrement méchant.

XIX ) LE BŒUF DE MEZE (encre indienne sur papier)50X65
Promené dans les rues de la ville, cet animal totémique à la particularité de manger les enfants.
Et je l’ai vu de mes yeux vu !
Il est un hommage au premier bœuf arrivé pour défricher et cultiver la terre, à la création de la ville de Mèze.

XVIII ) LE SANGLIER DE GRANON (encre indienne sur papier)50X65
Le fameux taureau de Fernand Granon tint la tête d’affiche de la course libre des années 1920-1930. Robuste et méchant, redouté des razeteurs et adulé du public, il fit courir toute la Camargue.
Il a eu des posters à son effigie, des photos de lui paraissaient dans la presse. Dans les années quarante, dans toutes les maisons des « aficionados », le portrait du sanglier était à la place du Christ.
Aujourd’hui, sa tombe est visible à l’entrée du Caylar.
Plusieurs histoires se racontent autour de sa naissance…
-Le sanglier est né dans « le bois des Rièges » à la « Gaze du Lion » le 15 Mai 1916. Ce soir-là la vache « Caillette » n’était pas seule à mettre bas. Juste à côté d’elle, une laie donnait elle aussi le jour à une portée de marcassins. Un gardian, découvrant ces deux maternités baptisa aussitôt le jeune veau « Sanglier ».
-Le Sanglier est né le 16 Mai 1916 et découvert dans les prés du Caylar par un gardian au milieu d’une portée de marcassins.
-Le Sanglier est né pendant la grande guerre sur la lande salée du château d’Avignon au lieu-dit « Bardouine » derrière un tamaris près d’une laie qui venait de mettre bas une nichée de marcassins.
-Un jour que Glaudius, le facteur, passait à bicyclette près d’un grand cyprès à « Bardouine », il entendit bouger dans les fourrés. Il chercha, il ne vit rien. Le lendemain, il entendit de nouveau bouger, il ne vit rien. Il guetta chaque jour. Rien. Il entendit enfin des grognements sourds, rageurs, puis il vit s’enfuir une laie sanglière, dos hérissé, et un veau sauvage émerger, tendant le cou vers sa nourrice, bramant de faim et de tendresse. Quelqu’un du mas retrouva « Caillette », sa mère morte dans un trou d’eau brouillé de joncs.
Choisissez votre version, elles sont toutes vraies !
Je serai de l’avis de l’artiste Claude Viallat :
- Le Sanglier est le taureau « mythique » de la course camarguaise.

XVII ) TAUREAU MITHRIAQUE (encre indienne sur papier)50X65
Le culte de Mithra
Originaire de Perse, importé en Grèce par les armées d’Alexandre, puis en Italie et en Europe de l’ouest par les légionnaires Romains, ce culte faillit devenir religion officielle à Rome puis disparut, laissant la place au christianisme vers le IV° siècle.
Mithra sacrifie le taureau pour créer la vie. Symboliquement, du corps de la victime, naissent toutes les herbes et plantes salutaires, de sa moelle germe le blé, qui donne le pain de la vie, et de son sang, la vigne qui produit le breuvage sacré des mystères.
En domptant et immolant le taureau, Mithra force les âmes à animer le monde matériel. Le sacrifice représente la victoire de la vie sur les forces du mal.

XVI ) GRANDE EUROPE (suite du n°V) (encre indienne sur papier)50X65
Zeus, transformé en magnifique taureau, enlève Europe, traverse la mer et dès qu’ils atteignirent la côte de Crète, des platanes toujours verts poussèrent pour perpétuer l’union des deux amants.
Europe mit au monde trois enfants dont Minos le futur roi de Crète.

XV ) GILGAMESH ET ISHTAR (encre indienne sur papier)50X65
(voir au n°II et IV) et :

Quant il eut coiffé sa couronne,
Ishtar la princesse fut fascinée par la beauté de Gilgamesh.
Allons, Gilgamesh, lui dit-elle, épouse-moi !
Offre-moi ta volupté !
Sois mon mari, je serai ton épouse ! …
Mais Gilgamesh ouvrit la bouche, prit la parole,
Et s’adressa à Ishtar la princesse :
Combien devrai-je payer si je t’épouse ?
Te faudra-t-il parfums et garde-robes ?
Te faudra-t-il provisions et victuailles ?
Devrai-je te nourrir de chair divine,
Et te désaltérer de breuvages royaux ?
Non ! Je ne veux pas de toi pour épouse !
Car tu n’es qu’un fourneau qui s’éteint au froid ;
Une porte branlante qui n’arrête ni courants d’air, ni vents ;
Un palais qui s’écrase sur ses plus braves défenseurs ;
Un éléphant qui jette à bas son harnachement ;
Un morceau de bitume qui souille qui le touche ;
Une outre qui se vide sur son porteur ; …
Pas un de tes amants que tu n’aurais aimé toujours !
Pas un de tes favoris, qui aurai échappé à tes pièges !
Viens çà, que je te récite le triste sort de tes amoureux !
Tammuz, le chéri de ton jeune âge,
Tu lui as assigné une déploration annuelle !
Le Rollier polychrome, tu l’as aimé, tu l’as frappé,
Et tu lui as brisé les ailes !
Le Lion, à la vigueur incomparable, tu l’as aimé,
Puis, tu n’as cessé de lui faire tendre embûches sur embûches !
Le Cheval, passionné de combat, tu l’as aimé,
Puis tu lui as assigné le fouet à pointes et lanières ;
Tu l’as condamné à des courses sans fin !
Tu as aimé le Pâtre, le Berger-chef
Qui te préparait assidûment galettes cuites sous la cendre
Puis tu l’as frappé et changé en loup,
Si bien que ses propres valets le pourchassent,
Et que ses chiens lui entament l’arrière train !
Tu as aimé Ishulanu, le jardinier de ton père,
Puis tu l’as frappé et changé en crapaud !
Alors, moi aussi, si tu m’aimes,
Tu me traiteras donc comme eux !

Extrait de l’épopée de Gilgamesh( une des plus ancienne histoire écrite sur des tablettes d’argile. Gilgamesh a régné vers 2700 av JC).

XIV ) SARA SOUS LA VIGNE (encre indienne sur papier)50X65
Juste pour souligner qu’un des symbole de la Camargue est une vierge « noire »
Ça me plait assez…

XIII ) ARLESIENNE D’ABONDANCE (encre indienne sur papier)50X65
Encore une Arlésienne parce que j’avais envie…

XII ) THESEE ET LE MINOTAURE (encre indienne sur papier)50X65
Monstre hideux, au corps d’homme et à la tête de taureau, le Minotaure naquit des amours irrésistibles et contre nature de la reine de Crète Pasiphaé pour un taureau. Epouvanté par cette naissance, le roi Minos, son époux, voulut cacher la nouvelle à ses sujets, il fit construire par Dédale, l’architecte à la mode, un labyrinthe pour enfermer le Minotaure.
On nourrissait le monstre de chair humaine, fournie par le tribut annuel de sept jeunes gens et sept jeunes filles d’Athènes. Thésée, avec le concours d’Ariane et de son fil, tua le Minotaure.

XI ) LUC L’EVANGELISTE (encre indienne sur papier)50X65
Saint patron des médecins et des peintres. Représenté souvent avec un taureau ou peignant la vierge.
On le montre écrivant son évangile. Le taureau fait référence à un sacrifice du début de son histoire.